Libération de Saint-Georges : le 80e anniversaire
Le village de Saint-Georges-de-Reneins, comme tant d’autres en France, a été profondément marqué par les événements de la Deuxième Guerre mondiale. Pendant cette sombre période, les Reneimois ont dû faire face à l’occupation allemande, aux privations, et aux exactions. Alors que Saint-Georges s’apprête à fêter les 80 ans de sa libération, ce récit se base sur le discours de Pierre Mille lors de la commémoration de la libération de Saint-Georges, qui a eu lieu le 5 septembre 2008.
Le reneimois Pierre Mille avait 16 ans lors de la Libération de Saint-Georges. Aujourd’hui décédé, il était la mémoire de cet événement et a témoigné plusieurs fois lors des commémorations officielles et sur Le Progrès.
Saint-Georges sous l'Occupation Allemande
En juin 1940, la France a subi une défaite écrasante face à l’armée allemande. La débâcle de l’armée française et l’armistice qui s’en est suivi ont marqué le début d’une occupation éprouvante. Saint-Georges-de-Reneins, comme tant d’autres villages, s’est retrouvé divisé par la ligne de démarcation entre la zone occupée au nord et la zone dite libre au sud. Toutefois, cette pseudo-liberté a été de courte durée, car le 11 novembre 1942, la zone sud a été envahie par des divisions SS, marquant le début de la période la plus difficile.
Un peloton allemand s’est installé à Saint-Georges, imposant un couvre-feu strict et réquisitionnant des habitants pour surveiller les voies ferrées. Les jeunes du village ont été enrôlés pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne, mais beaucoup ont choisi la voie de la résistance en rejoignant le maquis. Malgré la peur omniprésente, le village a essayé de maintenir une certaine normalité avec des activités comme le football et le cinéma du dimanche soir, jusqu’à ce que l’animateur de ce dernier, monsieur Cœur, soit déporté.
Les Privations et la Résistance
Les restrictions alimentaires étaient particulièrement insupportables. Chaque denrée, du pain au beurre, était contingentée, obligeant les habitants à se battre pour obtenir des tickets d’alimentation et à faire la queue devant des magasins souvent vides. Le marché noir et l’abattage clandestin étaient des moyens de survie pour beaucoup, mais la faim restait omniprésente.
Malgré les difficultés, l’esprit de résistance était bien vivant à Saint-Georges. Le 14 juillet 1944, deux résistants, Messieurs Coulon et Bas, ont été arrêtés. Bas a réussi à s’enfuir, mais Coulon a été tragiquement fusillé. La répression allemande s’est intensifiée, culminant avec l’assassinat de madame Lievre et la destruction de propriétés locales en représailles.
Stèle commérative du Bois de Laye commémorant la mort de Marie Lièvre – Crédit photo : UNC de St Georges.
Hommage rendu à Marie Lièvre pour les 80 ans de sa mort au Bois de Laye.
Fiches disponibles sur le site du Ministère de la défense https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
La Libération
L’espoir d’une libération imminente a commencé à prendre forme au fil des mois. Le 30 août 1944, des chasseurs-bombardiers alliés ont attaqué une colonne allemande sur le boulevard Emile Guyot, causant des dégâts considérables. Les hommes du village ont été forcés d’enterrer les morts allemands et leurs chevaux, marquant la fin de l’occupation allemande à Saint-Georges.
Le 4 septembre 1944, les premiers véhicules alliés ont fait leur apparition dans le village. À la grande surprise des habitants, il ne s’agissait pas des Américains tant attendus, mais de l’Armée Française d’Afrique, composée de Pieds-Noirs, de Maghrébins, d’Africains, de Calédoniens et de Tahitiens. Cette armée hétéroclite a été accueillie avec une joie immense. Les cloches ont sonné à toute volée, les drapeaux tricolores ont flotté fièrement et les villageois se sont embrassés dans une explosion de bonheur.
Les chars Sherman, portant chacun le nom d’une province française, ont fait un bref arrêt sur la place de l’Église, symbolisant la fin de l’occupation et le retour à la liberté. Saint-Georges-de-Reneins, libéré le 4 septembre 1944, s’est relevé de ces épreuves avec une fierté renouvelée et une détermination inébranlable à honorer la mémoire de ceux qui ont combattu pour sa liberté.
Discours de Pierre Mille lors de la commémoration de la Libération de Saint-Georges du 5 septembre 2008 – Source : bulletin municipale de 2009.
Saint-Georges à la Libération
En savoir + sur la Libération du Beaujolais
Sur ce blog, vous trouverez des informations sur la Libération de Villefranche et des villes du beaujolais : http://bojo69lais.canalblog.com/archives/2021/01/10/38751239.html
A l’occasion du défilé commémoratif des 78 ans de la Libération. Monsieur le maire Patrick Baghdassarian et Alexandre Portier prennent la pause pour le Progrès. Crédit photo : Véronique Vigne pour Le Progrès.
https://www.leprogres.fr/societe/2022/09/03/saint-georges-de-reneins-le-defile-commemoratif-des-78-ans-de-la-liberation
Libération de Saint-Georges-de-Reneins : les festivités du 80e anniversaire
À l’occasion du 80e anniversaire de la libération de notre commune, nous vous convions à une soirée commémorative et festive. Patrick Baghdassarian, les membres du Conseil Municipal et de l’Union Nationale des Combattants, les enfants du Conseil Communal de Saint-Georges vous invitent à célébrer ensemble cet événement historique.
Au programme de cette soirée :
- 18h45 : Accueil au Monument aux Morts du Parc Montchervet.
- 19h00 : Début de la cérémonie commémorant la Libération de Saint-Georges-de-Reneins – hommage particulier aux deux enfants de Saint-Georges morts pour la France en Indochine.
- 20h00 : Défilé à destination de la Place de l’Église, accompagné de véhicules d’époque.
- 20h30 : Inauguration du Monument Emile Guyot, un moment solennel pour honorer notre histoire.
- 21h00 : Verre de l’amitié servi sur la Place de l’Église, une occasion de partager et d’échanger dans une ambiance conviviale.
- 21h30 : Soirée guinguette commémorative organisée par le Comité des Fêtes, en présence de l’Accordéon Club et du sextet lyonnais Jazz-Vocal Knights.
Venez nombreux pour partager cette belle soirée de souvenir et d’union nationale et pour rendre hommage à ceux qui ont marqué notre histoire. Ensemble, faisons de cet anniversaire une célébration inoubliable pour notre commune.
Votre participation en tenue d’époque contribuera à rendre cette commémoration encore plus spéciale et authentique.